Skier sans se mettre sur les genoux
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Skier sans se mettre sur les genoux
par Laurence Haloche – Publié
Fabriqué en Angleterre, le Ski-Mojo, premier exosquelette destiné au grand public, a séduit en trois saisons plus de 2 500 utilisateurs.
Lorsque l’on aime skier, difficile de se résoudre à déchausser pour un ou plusieurs hivers à cause d’une malheureuse blessure ligamentaire, d’un ménisque atrophié, d’ischio-jambiers faiblards ou tout simplement d’une petite forme. Si les genouillères et les orthèses permettent de stabiliser les articulations fragilisées, un autre équipement va plus loin encore en soulageant les genoux d’environ 30 % du poids du corps. Fabriqué en Angleterre, le Ski-Mojo, premier exosquelette destiné au grand public, a séduit en trois saisons plus de 2 500 utilisateurs en France, en Suisse et en Italie, dont 15 % de moniteurs, guides ou pisteurs. Le test effectué à La Clusaz, où Jean-Marc Glaude commercialise le kit pour la région des Alpes, s’est avéré très probant, à condition d’avoir un certain niveau de ski et d’accepter d’harnacher ses deux gambettes avec un dispositif léger mais dont les articulations corsètent les jambes. Harnais passé sous les fessiers, velcros des genouillères en néoprène adaptés de façon à ne pas sentir les ressorts (réglables en compression), ancrage sur le haut des chaussures (temporaire ou par perçage de la coque)…
L’installation est rapide. S’il faut, pour la première fois, quelques descentes afin de s’habituer à des sensations nouvelles, on s’aperçoit rapidement de l’efficacité de cette assistance à l’effort qui, en comprimant les ressorts lors de la flexion, décuple la puissance musculaire lors de l’extension. L’effet de suspension est évident. Un vrai Marsupilami sur skis! On dévale les pistes en préservant son capital physique – quadriceps, muscles des jambes, articulations. Lors du déjeuner, il suffit de «désarmer» l’engin pour pouvoir s’asseoir sans entraves. Placer le Ski-Mojo sous une combinaison ou un pantalon large évitera d’afficher une silhouette à la RoboCop. De menus inconvénients en comparaison de la possibilité de skier à tout âge, sans appréhension et surtout en s’économisant. Aux cyclistes, l’assistance électrique pour prolonger l’émotion de la grimpette ; aux skieurs, l’assistance mécanique pour vivre encore et encore le plaisir de belles descentes.